Les prétendus isolants minces…

Nous sommes régulièrement et malheureusement interrogés par vous, maîtres d’ouvrage particuliers ou professionnels, au sujet des Produits Minces Réfléchissants, trompeusement qualifiés d’isolants minces par leurs fabricants et revendeurs.

Essayons donc de nous entendre sur un fait simple : pour qu’un matériau ou ensemble composé de matériaux soit isolant (donc peu conducteur), il faut avant tout qu’il contienne un gaz (de l’air) et permette de maintenir ce gaz parfaitement inerte (immobile). Plus un matériau contiendra de gaz inerte, moins il sera conducteur, donc plus il sera isolant.

Autre condition importante : il faut que le matériau qui emprisonne le gaz soit lui-même le moins conducteur possible, donc le moins dense possible. Emprisonner de l’air avec un métal peut donc s’avérer contre-productif (cas des menuiseries en aluminium ou autres métaux qui ne peuvent atteindre les performances isolantes de menuiseries en bois léger, non exotique).

Mais aller à l’essentiel, quand on veut isoler un logement, un bâtiment, on recherche d’abord une baisse de la consommation d’énergie liée à l’usage du bâtiment.

Donc le juge de paix dans cette affaire reste et restera la facture énergétique : j’ai fait des travaux d’isolation thermique, donc ma consommation d’énergie a-t-elle baissé?

Voilà donc le résultat des études commandées par les fabricants de pseudo-isolants minces :

Des experts judiciaires unanimes

La Cour de cassation a nommé deux experts indépendants qui ont remis un rapport très documenté qui conclut que « les résultats de toutes les campagnes d’essais effectuées avaient été parfaitement cohérents entre eux, laissant toujours apparaître des écarts très importants et constants entre le produit TRI-ISO SUPER 9 et l’isolant en laine minérale d’épaisseur 20 cm » nous dit le FILMM.

Un complément d’expertise ordonné par le tribunal a même amené les protagonistes à se soumettre à un test en réel, très couteux, avec la construction de deux chalets, supervisée par un laboratoire indépendant des parties, la société Néotim. C’est une demande récurrente des fabricants de produits minces réfléchissants que réaliser des tests « In situ ». Ces deux chalets, dont la construction, l’équipement et le fonctionnement ont coûté environ 200 000 euros, ont permis trois campagnes d’essais, de 2013 à 2015. Selon le rapport d’expertise, le test a conclu que la différence de consommation varie du simple au double entre les deux chalets, « très exactement d’un coefficient de 2,3 » selon Caroline Lestournelle, secrétaire générale du FILMM.
Répondant à leur mission, les experts judiciaires concluent ainsi :
• « Les résultats de toutes les campagnes d’essais effectués ont été parfaitement cohérents entre eux, laissant toujours apparaître des écarts très importants et constants entre le TRI-ISO SUPER 9 et l’isolant en laine minérale épaisseur 20 cm.
• Les deux produits employés dans des conditions normales d’utilisation et ainsi comparés ne peuvent pas être considérés comme équivalents car le chalet isolé avec l’isolant TRI-ISO SUPER 9 a consommé plus de kWh que le chalet isolé avec l’isolant laine minérale 20 cm.
• À l’évidence, l’isolant dénommé TRI-ISO SUPER 9 n’isole pas autant et n’isole pas mieux que 20 cm d’isolant en laine minérale. »

Donc non, les PMR ne peuvent pas prétendre rivaliser avec des isolants dits traditionnels.
Ils ne sont pas des isolants dignes de ce nom.

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